Le projet CAMEROUN 2019 s’est initié, suite à une demande de la part de l’association « Restart », située à Yaoundé au Cameroun. Ces personnes mènent des actions auprès de différents publics autour des arts et souhaitaient développer des actions autours du jeu.

Ce projet international s’inscrit dans l’action globale de l’association qui est de développer les jeux du monde et leurs nombreux atouts auprès de  publics variés pour pouvoir mener des actions culturelles, éducatives, thérapeutiques et sociales.

Ce projet vise à renforcer la solidarité, les  échanges culturels, le développement local et la communication entre individus et comporte 4 objectifs :

– rencontrer,  jouer avec de nouvelles personnes et  faire découvrir les jeux du monde.

– collaborer avec des structures locales diverses (éducatives, sociales, culturelles…), afin de les aider à développer des actions autour des jeux du monde.

– sensibiliser le public et les professionnels sur l’importance et le rôle du jeu ainsi que sur le recyclage (du bois).

– effectuer un travail de recherche sur les jeux anciens et récents présents dans ces pays,  ainsi que des techniques de travail du bois et de fabrication d’autres objets ludiques.

Les membres de l’association Restart nous ont contactés au mois de mars 2019, afin de nous inviter à venir lors du premier festival du jeu de Yaoundé qu’ils étaient en train de mettre en place pour le mois de novembre. Nous leur avons tout de suite signifié notre intérêt à participer au festival, et notre proposition fut de venir en amont du festival pour pouvoir de partager nos connaissances sur la fabrication de jeux, les jeux traditionnels du monde entier et leur animation.

Le projet s’est déroulé  du 04 au 18 novembre 2019, et trois membres de l’association Kaloumba ont participé à sa réalisation. Lors de nos nombreux échanges de mails avec l’association Restart, nous avions convenu avant notre arrivée de toutes les modalités et du planning des deux semaines sur place. L’accord que nous avions conclu ensemble, était que l’association Restart prenait en charge notre hébergement, notre nourriture et tous les déplacements nécessaires lors de notre séjour. De notre part, ne souhaitant pas perdre d’argent pour un projet dont le but n’était pas d’en gagner, nous avons fait une demande de subvention  auprès de la commune de Fontenay sous-bois et du département du Val de marne. Cela, afin de prendre en compte les billets d’avion, les visas, vaccins et frais divers lors de notre séjour.

Le montant de l’envoi par fret d’une malle pour envoyer les outils nécessaires et quelques jeux étant trop élevé, nous avons réparti les outils et seulement quelques petits jeux dans nos valises.

Après notre arrivée lundi 04 novembre au soir et avoir rencontré Axelle et Gérard, les deux responsables de l’association Restart, nous avons débuté les ateliers de fabrication de jeux dès le mardi matin. Les ateliers se sont déroulés au CIPCA (centre international pour le patrimoine culturel et artistique) http://www.cipcalab.org/ .

Les membres de l’association Restart avait au préalable récupéré du bois, et convié trois membres de l’association pour participer aux ateliers.

La première étape fut la rencontre avec les participants pour leur parler de l’activité et leur montrer des exemples de jeux à fabriquer.

Lors de ce moment, la démarche a consisté à expliquer notre action, détailler les différents jeux réalisables, les techniques de fabrication que nous allions utilisons et les étapes à suivre pour la réalisation des différents jeux.

Nous avons ensuite choisi les jeux à réaliser ensemble et énumérer les étapes de la fabrication des jeux ainsi que les outils disponibles pour la fabrication et les recommandations nécessaires.

Nous avons, au cours des cinq jours suivants, organisé les ateliers chaque jour de 10h à 17h, et nous avons fabriqué 16 jeux, dont 6 jeux d’adresse et 10 jeux de plateau.

Suite aux ateliers, nous avons organisé le week-end une réunion composée de nous trois et de tous les membres de l’association Restart afin de faire un premier bilan de la semaine et de pouvoir énumérer toutes les activités et leur déroulement de la deuxième semaine.

Lundi matin, nous sommes partis à 5 personnes et tous les jeux en direction du lycée technique de Soa pour y mener notre première animation. Nous nous sommes ensuite rendus dans une école primaire du quartier Emana Pont de Yaoundé le mardi pour ensuite se rendre le mercredi dans le lycée général de Ngousso.

Cette deuxième étape de notre séjour a consisté à partager nos connaissances des animations de jeux auprès de divers publics.

Le premier festival de jeux de société organisé à Yaoundé a débuté le jeudi 14 novembre pour une durée de trois jours. Celui-ci s’est déroulé au musée de la Blackitude (http://www.editions-harmattan.fr/catalogue/couv/aplat/9782343002248.pdf ), dans la cour du musée et dans une salle prêtée à cette occasion par les responsables du musée.

La première matinée a été destinée à aménager l’espace le mieux possible en fonction du nombre de tables et à permettre aux bénévoles de l’association Restart, de découvrir les jeux présentés, afin de pouvoir les expliquer au public. En plus des 16 jeux fabriqués ensemble la semaine précédente, l’association Restart a également apporté son stock de jeux de société édités.

Une cinquantaine de personnes sont venues le jeudi et également le vendredi, et samedi a été une journée très remplie, où plus de deux-cents personnes sont venues au cours de la journée et le festival s’est ensuite clôturé dans un bar proche du musée avec des jeux et une chanteuse accompagnée de deux musiciens.

Dans le cadre de notre recherche de jeux traditionnels locaux, nous avons, au cours de notre séjour, simplement découvert et appris le Songo, qui est un jeu de la famille des Mancalas (awalé) et se joue sur un plateau de 7 cases avec 5 graines dans chaque case au début de la partie. Ce jeu est encore très pratiqué par une grande partie de la population camerounaise, et même si tous ne savent pas y jouer, tous le connaissent. Nous avons également rencontré un anthropologue, qui fait une recherche sur les jeux traditionnels issus des différentes ethnies au Cameroun, et nous fera part de ses recherches sur les jeux découverts. Le fait est que les jeux sont, pour beaucoup, gardés précieusement par les communautés, qui ne veulent pas les faire sortir de leur contexte cérémonial et représentant leur identité particulière.

Nous avons terminé notre séjour en organisant une réunion afin de faire le bilan de toute les actions menées ensemble et de réfléchir aux perspectives souhaitées. De leur côté l’association Restart, avec ses 16 jeux en bois traditionnels et ses jeux de société, est désormais en capacité de mener de nouvelles animations. Ils veulent ensuite continuer à fabriquer des jeux en bois au cours d’atelier de fabrication.

Nous avons enfin évoqué la possibilité de poursuivre notre collaboration, dans le cadre de la prochaine édition du festival en 2020 et dans un cadre à plus long terme, pour l’obtention et la mise en place d’un « Ludobus » (ludothèque mobile), qui pourra permettre à l’association de mener des animations et ateliers dans des lieux plus reculés.

Nous tenons à remercier, la commune de Fontenay sous-bois et le conseil général du Val de Marne, pour leur soutien financier ; et également Gérard Ngan et Axelle Miranda, les responsables de l’association Restart, qui ont tout mis en œuvre pour le bon déroulement du séjour et l’organisation qui nous a permis de remplir l’objectif pour lequel nous étions partis.

Merci enfin à la famille qui nous a accueilli et tous les bénévoles de l’association restart qui ont participé aux ateliers, aux animations et à la mise en place et l’animation du festival.